Un peu perdu dans les rues du village, je finis par arriver devant un bâtiment plus massif que les autres. Levant les yeux, je lus l'enseigne balloté par le vent : "La Taverne à l'Araignée qui Grogne". Enfin! Après plusieurs déboires, j'avais pu trouver mon chemin dans la pluie battante. Rentrant à l'intérieur, je retirai mon imperméable trempé et me dirigeai vers le comptoir. Avec un sourire, je demandai une pinte à l'aubergiste, qui se dépêcha de répondre à ma demande. En attendant ma bière, je laissai mon regard se promener sur la salle. Presque entièrement faite de bois, elle était très rustique, typiquement québécoise, mais très chaleureuse. Ça changeait de ces cafés snobs et chics de Paris, tiens! L'auberge était peu bondée; il semblait y avoir peu d'âmes assez courageuse pour braver les intempéries. Seuls étaient là quelques personnes, qui semblaient à leur habitude être des réguliers ici; des pichets à moitié vidés trônaient déjà à leur côté malgré que l'on soit seulement en après-midi. L'aubergiste déposa ma pinte devant moi et le remerciai d'un sourire et du paiement. Je commençai à lentement la siroter en en savourant l'arôme. Tandis que je la redéposai, la porte s'ouvrit, laissant une bourrasque humide dans la taverne. Me retournant pour voir le nouvel arrivant, je détaillai rapidement la jeune fille blonde. Pas très grande, elle avait de magnifiques yeux bleus et semblaient assez jeune. Une fois l'inspection faite, je me replongeai dans la contemplation de ma pinte. Alors que je la portais à mes lèvres, la jeune fille vint s'asseoir à mes côtés. Je la saluai d'un signe de tête et d'un sourire.
- Bonjour, mademoiselle. Qu'est-ce qui vous amène ici par un tel temps? lui demandais-je, poli.
Je tentai d'engager la conversation car elle ne semblait pas désagréable et, de plus, étant nouveau au village, des relations restaient à nouer.