Un piano et une rencontre (pv Kednaxuntsor & Zavier Fioreis)

La pièce dans laquelle je me trouvais n’était pas très grande. A première vue, elle devait faire une quinzaine de mètres carrés. Peu connue, j’étais tombée dessus par pur hasard, quelques semaines après mon arrivée. Et, juste avant la bibliothèque, il s’agissait de mon endroit préféré. Pourquoi ? C’était très simple, la seule chose que contenait la pièce était ce qu’il y avait de plus cher à mes yeux : un piano. Mais pas n’importe lequel ! C’est un piano assez ancien, mais bien conservé, fait en bois sombre et poli. Il s’agissait d’un quart de queue, et bien que l’endroit soit assez exigu, la sonorité était étrangement excellente.

J’aimais bien venir ici, la musique était très importante pour moi, et j’avais l’impression d’échapper à la réalité… Assise face au piano, je gommais une mesure de ma partition pour la remplacer par d’autres notes. Je m’étais mise à la composition, parce que même si j’aimais interpréter les grands classiques, je pensais aussi que jouer mes propres morceaux me permettrait d’exprimer des sentiments plus réels, que ça m’appartiendrait encore plus. Et surtout, j’adorais cela.

Remettant la partition en place, je regardais les trois pages un instant. J’avais presque terminé, il ne me manquait que la fin maintenant, mais je ne l’avais pas encore trouvée. Ce morceau était pour mon amie, Clara. Clara qui était morte l’été dernier.  Elle me manquait tellement… Je me demande comment elle aurait réagie, si elle avait su que j’étais une sorcière. Contrairement à moi, mon amie avait toujours été très passionnée par tout ce qui relevait du fantastique et du merveilleux.

« La vie d’une ange ». C’était le titre. Pas beaucoup d’originalité, je suis d’accord, mais cela n’a pas d’importance, le principal ce n’est pas le nom du morceau, à mon avis. J’entrepris de rejouer le morceau depuis le début. Je plaçais la main gauche d’abord, pour une série d’accords d’abords doux, puis plus lourds. J’ajoutais ensuite quelques fioritures, en jouant de plus en plus fort. Puis la main droite se mêla au jeu, dans une mélodie complexe mais délicate, le genre de chose qui prend aux tripes.

Je laissais mes doigts parcourir le clavier, et me laissais emporter dans la musique, à tel point que j’en oubliais tout ce qui m’entourait.

Pour Zavier:

HRP:

Je venais de finir de jouer mon morceau lorsque des applaudissements se firent entendre, derrière moi. Sursautant, je tournais la tête et vis un jeune homme, plus âgé que moi. Je ne l'avais pas entendu entrer. Mais depuis combien de temps était-il ici ? Malgré moi, je rougis légèrement, un peu gênée d'avoir été surprise. Alors qu'il commença à parler je me levais.

- Oh euh, merci ! C'est juste un morceau que je suis entrain de compo...

Je n'eu pas le temps de terminer ma phrase, car un autre jeune homme parla. Mais... il sortait d'où lui aussi ? Surprise, je ne bougeais pas. Il semblait en colère. D'un ton contrarié, il se plaignit d'avoir été réveillé. J'allais m'excuser d'avoir trop fort lorsqu'il me regarda. S'adressant à moi, je compris dans ses paroles que ce n'était pas après moi qu'il en voulait. Pourtant, c'est le son de l'instrument de musique qui aurait du le réveiller, et pas la voix de l'autre homme.

- Euhm... pas grave, c'est ma faute de toute manière, je devais jouer trop fort, je suis désolée.

Je devais avoir l'air bien empotée, en ce moment même... Pourtant je savais que les reproches ne semblaient pas contre moi, mais je m'étais excusée quand même. Bon, faut pas trop chercher à comprendre ma logique après tout, ce n'est pas rare que je me comporte involontairement comme une idiote lorsque je parlais avec quelqu'un...

Puis d'un coup, je me souvins de la question que m'avait posé l'autre homme, celui qui était arrivé en premier. Je reportais mon attention sur ce dernier. C'était marrant, il était l'exact opposé de l'autre, en effet l'un était blond aux yeux bleus et l'autre avait les cheveux et les yeux foncés. Quoi ? Oui, bon d'accord, ce n'est pas si marrant que ça, enfin bon voilà...

Ah oui euh la salle des professeurs ? Eh bien... Au fond du couloir, il faut tourner à gauche, puis c'est la deuxième droite ! Il y a une grande porte au bout du couloir, impossible de la rater !

J'avais accompagné mes explications de petites mimiques avec mes mains, qui devaient sans doutes contribuer à me rendre un peu plus ridicule, mais après tout je n'étais plus à ça près. J'esquissais un petit sourire, essayant d'être un peu plus à l'aise.